EXEMPLE du livre Les trois passoires de Socrate, vol. 1: Les bras de la croix
CHAPITRE 7
Les trois passoires de Socrate
Pour conclure la discussion sur les croyances des religions et les différents fondateurs, M. Toussaint, qui se disait être un esprit humaniste ouvert à toutes les cultures et les spiritualités du monde, eut l'idée d'évoquer le premier grand philosophe du dialogue et le fondateur de l’éthique, Socrate. Il leur demanda:
- Connaissez-vous le test des trois passoires de Socrate ?
Personne ne semblait savoir de quoi parlait M. Toussaint.
- Socrate avait, dans la Grèce antique, une haute opinion de la sagesse. Quelqu'un vint un jour ,trouver le grand philosophe et lui dit :
- Sais-tu ce que je viens d'apprendre sur ton ami?
- Un instant, répondit Socrate. Avant que tu me racontes, j'aimerais te faire passer un test, celui des trois passoires.
- Les trois passoires ?
- Mais oui, reprit Socrate. Avant de me raconter toutes sortes de choses sur les autres, il est bon de prendre le temps de filtrer ce que l'on aimerait dire. C'est ce que j'appelle le test des trois passoires ou des trois tamis. À l’époque du prophète Zarathoustra les Perses appelaient ce test celui des trois portes qui donnent accès au temple de la juste parole et de la sagesse.
Avant que tu me racontes, j'aimerais te faire passer
un test, celui des trois passoires…
La première passoire est celle de la vérité. As-tu vérifié si ce que tu veux me dire est vrai ?
- Non. J'en ai simplement entendu parler...
- Très bien. Tu ne sais donc pas si c'est la vérité. Essayons de filtrer autrement en utilisant une deuxième passoire, celle de la bonté. Ce que tu veux m'apprendre sur mon ami, est-ce quelque chose de bon ?
- Ah non ! Au contraire.
- Donc, continua Socrate, tu veux me raconter de mauvaises choses sur lui et tu n'es même pas certain qu'elles soient vraies. Tu peux peut-être encore passer le test, car il reste une dernière passoire, celle de l'utilité. Est-il utile que tu m'apprennes ce que mon ami aurait fait ?
- Non. Pas vraiment.
- Alors, conclut Socrate, si ce que tu as à me raconter n'est ni vrai, ni bien, ni utile, pourquoi vouloir me le dire ?
- Ce test de Socrate, continua M. Toussaint, permet d'éviter bien des erreurs de jugement et d'agir sagement. Je vous conseille de bien faire l’étude. Il vous sera d’une grande utilité pour évaluer et prévoir les conséquences de vos choix.
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